A Stuttgart, les habitants refusent le projet de nouvelle gare
Cet article pour vous tenir au courant d'une chose qui me tient à coeur puisqu'elle toujours de près ma chère amie Claudia,elle et ses amis se battent comme des diables pour sauver la moitié de leur si belle ville de Stuttgart!
"Depuis des mois, les habitants de Stuttgart s'opposent au coûteux projet de gare du XXIe siècle élaboré par la Deutsche Bahn, le Land de Bade-Wurtemberg, et la municipalité démocrate chrétienne
Stuttgart ne se résigne pas à la disparition de sa vieille gare terminus, un bâtiment historique classé, qui devrait être remplacé par une gare souterraine au milieu d'un réseau de 20 tunnels sur 65 kilomètres. En surface, des immeubles d'habitation fleuriront. Ce projet de prestige initié en 1997, d'un coût évalué à 7 voire 10 milliards d'euros aujourd'hui, permettrait de gagner vingt minutes sur le trajet Stuttgart -Ulm et accélérerait les liaisons internationales.
« La gare souterraine aura moins de quais que la gare actuelle et le trafic régional en sera victime. 10 % des voyageurs gagneront du temps, aux dépens de 90 % des usagers ! », s'indigne Karl Peter Naumann, chef de l'association Pro Bahn, qui participe au front des opposants manifestant contre le projet de façon spectaculaire depuis plusieurs mois.
À Berlin, on s'inquiète : Stuttgart , capitale du Land de Bade-Wurtemberg, n'est-elle pas avant tout la ville des étoiles de l'automobile, les Mercedes, Porsche et autre Bosch ? Quelle mouche a piqué les Souabes, réputés « courageux, braves et honnêtes » ? Le grand quotidien régional Stuttgarter Zeitung a dû remonter jusqu'à la « guerre des paysans », qui dressa la région au début du XVIIe siècle contre les princes, pour trouver des antécédents à la taille des « barricades » actuelles.
Une expertise géologique signale les dangers des travaux de creusement
Une nouvelle grosse manifestation doit rassembler demain des dizaines de milliers de personnes. La manifestation du lundi, traditionnelle, prendra le relais. Mercredi dernier, des milliers de manifestants réclamaient la démission de Stefan Mappus, ministre-président démocrate- chrétien du Land, devant sa résidence officielle.
Ils vouent aux gémonies le « Lügenpack » (« le pack des menteurs »), rassemblant Stefan Mappus, Wolfgang Schuster (CDU), bourgmestre de la ville, Rüdiger Grube, président de la DB, ou Wolfgang Drexler, vice-président social-démocrate du parlement régional et porte-parole du projet Stuttgart 21. « Notre résistance est la seule chose qu'ils ne pourront contourner », assène Matthias Roser, historien d'art.
Tandis que Christoph Ingenhoven, architecte auteur du projet, est persuadé qu'il « va dans le bon sens » et sera le « nouveau cœur de l'Europe », son confrère Frei Ott, concepteur lui aussi de Stuttgart 21, est aujourd'hui du côté des opposants, et veut mettre « un frein d'urgence » aux travaux, « au vu des connaissances actuelles ». Une expertise géologique de la région réalisée en 2003, ignorée par la DB, signale les dangers des travaux de creusement des tunnels dans un sous-sol fragile et complexe.
Selon le géologue Jakob Sierig, « ce ne sont pas seulement des lézardes sur les murs, mais des affaissements dans lesquels des bâtiments risquent de s'effondrer qui menacent ». Des expertises divulguées par la presse et que connaissent en détail les ingénieurs de Mercedes, présents dans les manifestations. Stuttgart tremble pour ses sources, son bain d'eau froide minérale, dont les habitués prennent le chemin dès 6 heures du matin. Les opposants veulent donc imposer un moratoire des travaux et une consultation populaire, pour ou contre Stuttgart 21.
Impressionné par une opposition qu'ils n'attendaient pas
Mercredi 25 août à 14 heures, lorsque la première broyeuse a commencé à déchiqueter les pierres de l'aile nord de la gare centrale de Stuttgart , les « Parkschützer » (« gardiens du parc ») ont multiplié courriels et SMS, rassemblant aussitôt plusieurs milliers de manifestants. Volontaires pour « la protection des arbres et du parc du château » qui entoure la gare – ils étaient 23 640 inscrits hier à 14 heures –, ils ne veulent pas voir les bulldozers et les excavatrices envahir le terrain pendant dix ans.
Ils sont la colonne vertébrale de cette mobilisation qui soulève tout Stuttgart . Wolfgang Drexler, le social-démocrate, ne comprend même plus ses concitoyens. S'il s'agissait seulement d'une protestation habituelle, les Verts, Greenpeace et Attac, on saurait faire... mais « même les Porsche Cayenne de la bourgeoisie » affichent le logo contre Stuttgart 21.
Impressionné par une opposition qu'ils n'attendaient pas et inquiet dans la perspective des élections régionales de mars prochain, dans un Land que la CDU ne peut pas se permettre de perdre, le ministre-président Mappus a finalement décidé de convoquer une table ronde avec l'aide du chef du groupe parlementaire des Verts au Landtag, le parlement régional. Mais les opposants mettent un préalable à leur participation : que les travaux s'arrêtent."
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