Didier Van Cauwelaert
Biographie
"Didier Van Cauwelaert est né le 29 juillet 1960 dans le sud de la France, à Nice. Il est fils unique, c'est pour cela qu'il grandit aux côtés de ses parents tout en rêvant d'écriture. En 1968, à l'âge de huit ans, Didier van Cauwelaert écrit son premier roman, l'histoire d'un serial killer en culottes courtes qu'il envoie aux éditions Gallimard. À sa grande déception et à celle de ses parents, son roman est refusé et ne sera donc jamais publié. Les éditeurs n'ont pas foi en lui. Passionné de BD, il écrit alors un scénario qu'il envoie au peintre Marc Chagall, le voisin de son oncle, pour qu'il le dessine. Malheureusement, celui-ci refuse. À 12 ans, il écrit le livret d'un opéra pour guitare qu'il envoie à Alexandre Lagoya. et toujours pas de réponse. Les années passent et le jeune enfant grandit encore avec une bonne dizaine de romans refusés. Comme tout le monde, il passe son Baccalauréat et fait semblant de commencer des études de lettres classiques pour faire plaisir à ses parents, mais les examens et les concours deviennent de plus en plus difficiles à supporter et il finit par abandonner ses études pour se lancer dans le métier de professeur de planche à voile ensuite de chant et plus tard, il exerce le travail de critique littéraire. Il n'acceptera aucun poste fixe et sûr, avant de se remettre à l'écriture. C'est en 1982 que Didier van Cauwelaert publie son premier roman "Vingt ans et des poussières" aux éditions Seuil, qui sera remarqué par François Nourrissier. S'ensuit la publication de plusieurs de ses romans et un certain nombre de prix : Il reçoit le prix de la fondation Del Duca en 1982 pour "Vingt ans et des poussières", le prix Roger Nimier en 1984 pour "Poisson d'amour", le prix Gutenberg en 1987 pour "Les vacances du fantôme" et le prix Goncourt en 1994 pour "Un aller simple". En 1983, alors que se joue au théâtre sa pièce "L'Astronome", il fait son service militaire au 12e Régiment du Train, avec Patrick Bruel. Ensemble ils écrivent et montent le spectacle de Noël pour les enfants des gradés. Ce spectacle réussi leur vaut la médaille du régiment. Il écrit des pièces de théâtre, des scénarios de BD, des scénarios de films et il a aussi monté des comédies musicales avec son ami Michel Legrand. Ils réalisent "Le passe muraille", leur première comédie musicale qui a été un succès en France. C'est pour toutes ces raisons, et aussi pour ses origines belges flamandes, que la production de Tintin a fait appel à lui pour l'adaptation française du spectacle "Le temple du soleil" et que Miramax aux États-Unis vient d'avoir les droits pour réaliser "L'éducation d'une fée". Il affirme quand-même, qu'il préfère la fréquentation des jardins et des garagistes à celle du monde littéraire. Quand il n'écrit pas, il fait du sport, s'occupe de son jardin ou de ses vieilles voitures! "
J'ai lu de nombreux livres de Didier Van Cauwelaert, le dernier en date:
Le père adopté
A première vue, il s'agit de la énième confession d'un écrivain, genre «mon père, ce héros». A première vue seulement. Car Didier van Cauwelaert, auteur d'une poignée de romans pétillants où l'imaginaire mène la vie dure à la réalité, n'est pas de ceux qui se complaisent dans l'examen de leur nombril. S'il raconte l'itinéraire de son père, ce «père adopté», c'est parce que ce dernier est, au sens le plus littéraire qui soit, l'auteur de ses jours.
René van Cauwelaert, né en 1914 et mort en 2005, est un personnage de roman. Il vient donc, tout naturellement, prendre place dans la grande galerie des trublions auxquels son fils, Didier, a donné vie depuis qu'il écrit. Une activité qui remonte à l'enfance. A 7 ans et demi, le jeune Didier surprend une conversation entre ses parents: René, gravement handicapé d'une jambe après un accident de voiture, menace de se tuer si les médecins le condamnent à ne plus jamais marcher. Le garçon décide alors de devenir écrivain, afin de gagner sa vie à la place de son père. C'est ainsi que, à 46 ans, Didier van Cauwelaert peut se prévaloir de près de quarante ans d'écriture! A l'âge où l'on perd ses dents de lait, le gamin noircissait des cahiers entiers qu'il adressait à tout ce que Paris compte d'éditeurs. Les refus s'agglutinèrent sur la table. Qu'à cela ne tienne: René, sachant bien que rien n'est intéressant si l'on ne s'y donne à fond, encouragea son fils à poursuivre, usant au passage de tous les moyens (farfelus) que son énergie (démesurée) lui offrait. Cette énergie, c'est l'héritage Cauwelaert. Et le sel de ce roman que l'on dévore en découvrant comment se fabrique un écrivain.
Didier van Cauwelaert a su transformer l'étincelle en brasier. Son père était légèrement brindezingue, bâtissait des royaumes fantaisistes et sublimait l'insondable détresse qui lui vrillait le cœur grâce à un sens de l'humour ravageur. Cet «allumé hypersensible» devint avocat, par raison, alors que tout le destinait à mener la vie de bohème des marins au long cours, des savants fous ou des artistes insouciants. Refusant de céder au désarroi, il apprit à faire de la vie une fête permanente. Du moins est-ce ainsi que le présente son fils dans ce roman où chaque phrase crée des vibrations qui, souvent, font rire, parfois émeuvent: «Tu étais un marchand de miracles, tu m'avais choisi comme fournisseur, et je me devais d'honorer tes commandes», écrit-il, abordant ainsi le point capital de la naissance d'un écrivain.
En effet, en racontant les aventures de son père, Didier van Cauwelaert explique de quelle manière il devint romancier. Sur les bancs de l'école, il inventa ses premières histoires, reniant auprès de ses copains ce père boiteux et pas assez bien mis qu'il avait accepté, finalement, d' «adopter». Etait-ce le mensonge d'un futur romancier ou la mystification d'un garnement? On découvre, grâce à ce livre surprenant, que la mythomanie et le goût des canulars conduisent à la littérature. Et à la bonne! Face à son artificier de père, le futur Prix Goncourt 1994 devait redoubler d'inventivité. Ce qu'il fit. La question de la vérité traverse ce beau livre, lui confère une dimension d'âme supplémentaire: l'invention précède la vie, démontre Cauwelaert. En apprenant comment son père lui enseigna à convertir les drames en élan vital, les souffrances en énergie positive, on adhère sans peine à cette vision de l'existence résolument volontariste. Ce roman familial est un défi à la sinistrose ambiante. Didier van Cauwelaert, au meilleur de son art, transmet au lecteur l'extraordinaire énergie des êtres solaires. Par bonheur, ce livre est contagieux!"François Busnel
Cheyenne
Une carte postale ayant pour unique texte un prénom, celui de Cheyenne, entraîne le narrateur dans un voyage, de Paris à Anvers, à la recherche de son premier amour.
Trente ans plus tôt, le narrateur-enfant, alors âgé de 11 ans, fait la connaissance de Cheyenne, une jeune hôtesse de l'air qui s'occupe de lui tandis qu'il voyage seul. C'est le coup de foudre. A sens unique ? à double sens ? Une chose est sûre : cette rencontre marquera à jamais sa vie amoureuse et littéraire. Les relations entre le réel et la fiction, l'imposture et la vérité, le dédoublement d'identité lié à la création sont les thèmes majeurs de cette " fugue " amoureuse qu'est Cheyenne.
Dans ce récit émouvant, Didier van Cauwelaert, prix Goncourt 1994, conjugue avec brio les différents types de la narration, naviguant entre un passé encore si présent et un présent tellement ancré dans le passé.
Corps étranger
Peut-on changer de vie par amour, devenir quelqu'un de neuf sous une autre identité, sans sacrifier pour autant son existence habituelle ? C'est ce que va oser Frédéric. A dix-huit ans, il avait publié sous le nom de Richard Glen un roman passé inaperçu, puis il avait renoncé à l'écriture ; il avait conquis Paris d'une autre manière... Mais, un jour, une jeune étudiante de Bruges envoie une lettre à ce pseudonyme oublié, à cette part de lui-même en sommeil depuis plus de vingt ans. De tentations inconnues en bonheurs d'imposture. il va s'inventer dans les yeux de Karine un autre passé, un autre présent, rendre Richard Glen de plus en plus réel, de plus en plus vivant... Mais combien de temps deux personnalités peuvent-elles se partager un corps ? Avec son humour et sa tendresse implacable, le romancier d'Un aller simple, prix Goncourt 1994, nous entraîne dans un récit poignant qui explore le rêve secret de beaucoup d'entre nous.
Hors de moi
" J'ai tout perdu, sauf la mémoire. Il m'a volé ma femme, mon travail et mon nom. Je suis le seul à savoir qu'il n'est pas moi : j'en suis la preuve vivante. Mais pour combien de temps ? Et qui va me croire ? "
Dédoublement, folie, manipulation mentale ? Explorant une nouvelle fois les mystères de l'identité, Didier van Cauwelaert a écrit un suspense hallucinant, l'odyssée d'un homme seul en lutte contre le mensonge de son entourage... ou sa propre vérité."
La demi-pensionnaire
Que faire lorsqu'on tombe amoureux d'une jeune femme au cours d'un déjeuner, et qu'on découvre au dessert qu'elle se déplace en fauteuil roulant ? Hélène est Lion ascendant Lion, championne de voltige aérienne.
C'est la fille la plus sexy, la plus joyeuse et la moins facile que Thomas ait jamais rencontrée. Arraché à sa routine, malmené, envoûté par cette " demi-pensionnaire " qui l'initie à la vraie liberté, il comprendra au bout du compte que c'est lui qui vivait comme un infirme. Et qu'une femme assise, parfois, peut aider un homme à se relever.
La vie interdite
" Je m'appelais Jacques Lormeau, 64 avenue des Thermes à Aix-les-Bains, j'avais trente-quatre ans, j'étais quincaillier.
Je suis mort à sept heures du matin. Il est huit heures vingt-huit sur l'écran du radio-réveil, et personne ne s'en est encore rendu compte. " Que deviennent les souvenirs, les désirs, la joie de vivre et la lucidité, lorsqu'on a quitté son corps ? Spectateur du chagrin de ses proches, du vide qu'il laisse et de la comédie de ses obsèques, tour à tour angoissé, amusé, révolté, Jacques Lormeau commence à comprendre les autres au moment où il ne peut plus rien pour eux.
Comment parvenir à se faire entendre, à se glisser dans les pensées de la femme qu'on aime, dans les rêves de son fils, à terminer son œuvre sur terre ? Comment échapper aux indésirables qui vous retiennent avec leurs prières, leurs rancunes, leurs fantasmes ? Faut-il chercher l'entrée d'un Paradis ou la recette de la réincarnation ? Peut-on traverser l'espace et le temps à la poursuite de la vie qu'on n'a pas osé vivre ?
L'apparition
"Nathalie Krentz, "une chirurgienne de talk-show, une ophtalmo en vue" qui s'ennuie en soignant les yeux des stars, top models et autres privilégiés. La visite du cardinal Fabiani pourrait bien être l'occasion d'une profonde remise en question pour cette solitaire dans l'âme, aigrie, agoraphobe et experte en maîtrise de soi qui file un amour compliqué et boiteux avec son "ex-ex".
Ce "martien en soutane" débarqué expressément du Vatican la désigne sans formalité comme avocat du diable en chef. Il s'explique. Le Vatican s'apprête à canoniser un certain Juan Diego, Indien aztèque qui aurait, en 1531, recueilli sur une tunique l'image de la Vierge en personne. Marie lui serait apparue plusieurs fois. Le jeune Indien aurait accouru auprès de l'évêque pour lui dépêcher son message sacré. Or, selon des chercheurs et leur microscope, cette scène de la visite chez l'évêque se serait comme "photographiée" sur les yeux de la Vierge imprimée. La mission de la célèbre ophtalmo serait donc d'expertiser le regard de la peinture pour réfuter ce miracle… ou l'attester. Ce qu'elle accepte. D'apparitions en révélations qui conduiront l'héroïne à sa propre disparition au cœur de Mexico (préfigurant sa métamorphose intérieure), voilà un thriller religieux peu courant servi par un Van Cauwelaert…"
L'éducation d'une fée
Tout commence par un coup de foudre. Nicolas Rockel tombe amoureux de deux personnes : l'une, blonde, prénommée Ingrid, ornithologue et veuve d'un militaire tombée en Bosnie, l'autre brun à lunettes, Raoul, quatre ans et demi, et fils de la première. Ils vivent quatre ans de bonheur dans la ferme de Nicolas, inventeur de jouets, jusqu'à ce jour de juillet où Ingrid laisse entendre à Nicolas qu'elle veut se séparer de lui. Il trompe son angoisse en achetant au supermarché des produits inutiles depuis qu'il a repéré la jeune caissière du portique 13 qui porte sur son badge le prénom étrange de César. César, elle, vit une autre histoire, d'exil, d'immigration et de banlieue. Elle a écrit une thèse sur Gide, attend son inscription en Sorbonne et pour l'heure subit le harcèlement du petit chef du supermarché et des copains beurs de son fiancé en préventive. Et César va incarner la fée, la gardienne du foyer, celle qu'attend le petit Raoul pour l'aider à recoller les morceaux brisés de sa famille...
Poisson d'amour
Aziz est né en France, d'origine inconnue. Recueilli par les Tsiganes des quartiers nord de Marseille, il a grandi sous la nationalité marocaine, n'ayant pas les moyens de s'offrir un faux passeport français. Professionnellement, il s'est spécialisé dans les autoradios : il les vole et les revend. Sa vie bascule le jour où le gouvernement décide une grande opération médiatique de retour au pays. Le voilà confié à un jeune et idéaliste "attaché humanitaire", chargé d'aller le "réinsérer dans ses racines", et qui lui demande où se trouve son lieu de naissance. Le doigt d'Aziz montre au hasard, sur la carte du Maroc, une zone vierge du Haut-Atlas. Et l'aventure commence... Avec ce voyage initiatique, cette histoire d'amitié imprévisible entre deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, Didier van Cauwelaert nous donne un roman drôle et poignant, qui a obtenu le prix Goncourt 1994.
Un objet en souffrance
L'un, Simon, vendeur de jouets dans un grand magasin, est désespéré de ne pouvoir donner d'enfant à sa femme. L'autre, François, homme d'affaires impitoyable au pouvoir immense, a toujours refusé d'être père. Quelle relation s'établit entre ces deux hommes que tout sépare, et qui n'auraient jamais dû se rencontrer ? Comment et pourquoi François va-t-il échouer dans un obscur hôpital de la Creuse, devant une pile de Playboy et un paquet de Kleenex, pour venir en aide à Simon ?
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